L’orchidée comme objet d’art
Isabelle van Zeijl est une artiste à mi-carrière établie de renommée internationale. Elle est connue pour ses autoportraits (avec des orchidées) d’une profondeur et d’une signification saisissantes qui enrichissent la vie et laissent une impression durable de valeur et de profondeur. Nous avons interviewé Isabelle sur sa passion pour l’orchidée comme objet d’art. Lire l’interview ici.
L’orchidée comme objet d’art
Les fleurs sont pour vous une source d’inspiration, pourquoi ?
Les premières fleurs sont apparues sur terre il y a environ 114 millions d’années et ce n’est que beaucoup plus tard qu’elles sont devenues un élément de l’évolution de notre prise de conscience. Les gens se sentent très attirés par les fleurs. Les fleurs furent en effet leur première confrontation avec quelque chose qui n’était pas directement lié à la survie mais qui offrait une inspiration. La vue de la beauté des fleurs aurait créé un lien avec la véritable nature humaine. La beauté revêt une grande importance dans mon travail et je pense que s’entourer de beauté, que ce soit de l’art ou d’autres objets tels que des fleurs, a un énorme impact sur notre bien-être et nous donne vitalité et énergie. C’est surtout dans la nature que je trouve cette beauté.
Et d’où vient cet intérêt spécial pour (le Phalaenopsis) l’orchidée comme objet d’art ?
Plante ornementale la plus convoitée, cette délicate et gracieuse orchidée symbolise l’amour, la féminité, la beauté et la force. L’orchidée a une qualité magique. Le genre Phalaenopsis a été décrit en 1825 par un botaniste néerlandais sur l’île de Java. On raconte que c’est au cours d’un de ses voyages qu’il rencontra ce qui a première vue semblait être un groupe de papillons virevoltant contre un arbre. Il s’agissait en fait d’orchidées. Comme si elle résumait le changement profond qui rythme notre vie, passant d’un état à l’autre, la remarquable métamorphose du papillon porte un message important et inspirateur qui nous apprend que la transformation n’a rien de traumatisant ni de douloureux mais est plutôt une libération joyeuse et fait naturellement partie de l’épanouissement perpétuel de la vie. J’étai également partie à la recherche de papillons avant tomber sur des orchidées. Ma série d’autoportraits photographiques la montre portant une extraordinaire coiffe tissée de fleurs. L’idée première était d’utiliser des papillons. C’était pour moi une période difficile, j’étais coupée du monde depuis environ six mois et le supportais très mal. À ma sortie de ce confinement, j’ai voulu confectionner une grande coiffe de papillons. Mais pour diverses raisons, les papillons ne se prêtaient pas à la confection d’une telle pièce. Je me suis alors mis à la recherche d’une fleur et suis intuitivement tombée sur l’orchidée. C’est toujours en suivant mon intuition que je choisis les éléments et matériaux dont j’ai besoin. Plus tard, recherchant la signification du matériau choisi, j’ai découvrir le trajet similaire du botaniste. J’ai tout de suite pensé que j’avais choisi des papillons !
De quoi êtes-vous la plus fière et pourquoi ?
Je suis fière lorsque mes collectionneurs me font savoir qu’ils souhaitent s’entourer de beauté et qu’ils choisissent pour cela mes travaux. Que cela les aide à devenir meilleurs ou à guérir. J’en suis non seulement fière mais aussi reconnaissante.
Vos œuvres artistiques florales ont une notoriété internationale, comment est-ce arrivé ?
Mes travaux ont fait la couverture de Harpers Bazaar et ont été largement exposés dans Forbes lorsque j’ai commencé à travailler avec des orchidées récupérées dans les conteneurs à déchets, où les producteurs étaient forcés de jeter 80 % de leurs fleurs. Harpers Bazaar a accueilli mes travaux à bras ouverts en raison de leur authenticité et de leur stratification, ayant non seulement une beauté esthétique mais passant également un message lourd de signification. Je suis mon propre modèle, une femme ayant sa propre vie et non un modèle sur lequel le monde de la mode projette ses idéaux de beauté inaccessibles et les impose aux (jeunes) femmes. Je suis au contraire une femme qui montre un nouvel idéal de beauté, consistant à être elle-même et montrer qui elle est et ce qui la motive.
Que pensez-vous du secteur néerlandais de l’horticulture ornementale ?
Notre culture et notre histoire en matière d’horticulture ornementale sont extrêmement riches et ce trésor de beauté est pour moi une source inépuisable d’inspiration. À l’international, les fleurs sont peut-être encore plus appréciées qu’ici.
Que pouvons-nous encore attendre de vous ?
Je suis actuellement occupée à l’élaboration d’une série avec des fleurs aux propriétés thérapeutiques. Une série qui montrera à nouveau que les réponses se trouvent dans la nature, un système intelligent dont nous avons encore tant à apprendre. En savoir plus sur cette femme talentueuse ou vous voulez une belle œuvre d’art chez vous? Consultez le site web ici.
Images : Isabelle van Zeijl